En 1980, la double publication de Franz Josef Hausman a largement contribué à rendre à l’histoire des idées linguistiques l’œuvre de Louis Meigret. Avec Louis Meigret, humaniste et linguiste et la parution du Traité de la grammaire française (1550) et de l’adresse liminaire du Menteur de Lucien (1548), Hausman a tout simplement rendu visible (et plus lisible) l’œuvre de Louis Meigret, ou au moins une partie de celle-ci. Louis Meigret a bénéficié également de l’ensemble des travaux réalisés dans le domaine de l’histoire des idées linguistiques. Comment apprécier, évaluer, situer cette œuvre au regard de ces éléments nouveaux ? S’interroger sur l’actualité de Louis Meigret, c’est non seulement préciser sa place dans son époque et dans l’histoire de la grammaire, c’est aussi le confronter aux théories linguistiques actuelles. Ce colloque a ainsi pour but de rassembler les chercheurs qui ont croisé Louis Meigret dans leurs travaux et de mettre en lumière les pans moins connus de son œuvre, éclipsés par ses positions éclatantes sur l’orthographe. Certes ce dernier débat est toujours d’actualité et les polémiques avec Jacques Peletier du Mans et Guillaume des Autels méritent d’être prises en considération. Toutefois les œuvres linguistiques de Meigret peuvent stimuler la pensée des chercheurs contemporains sous d’autres aspects que ceux liés à la graphie. Meigret en son temps était également reconnu comme traducteur. Il importe d’apprécier la qualité de ses traductions, de s’interroger sur ses choix. Suivre Louis Meigret dans sa carrière d’auteur et de traducteur, c’est donc aussi se pencher sur un moment de l’histoire de la langue et de l’édition.
Colloque organisé par l’UMR 7320 : Bases, Corpus, Langage (BCL)