Je suis le porteur du projet ViGramm (Visualising Grammars across space and time, SOSI 2023)
La grammaire est au centre de la réflexion linguistique surtout depuis les travaux de Noam Chomsky. Comme mentionné précédemment, la grammaire est une connaissance implicite. Elle fait partie de notre patrimoine culturel immatériel, mais elle est aussi le fruit d’une faculté cognitive qui s’est développée au cours de l’évolution biologique. L’étude de la grammaire s’articule donc autour de la dichotomie Nature vs Culture. La variation grammaticale est-elle exclusivement le résultat de dynamiques sociales ? Ou bien est-elle un phénomène « naturel » lié à ou déclenché par des facteurs cognitifs ?
Pour répondre à ces questions générales (qui à leur tour peuvent être décomposées en sous-questions plus techniques et spécifiques) les variétés romanes offrent un terrain d’étude fertile. D’une part elles montrent un ensemble de traits innovants, absents dans leur ancêtre commun (le latin), d’autre part ces caractéristiques varient d’un dialecte à l’autre :
• quelles sont les variables pertinentes ?
• ces variables sont-elles corrélées ?
• ces corrélations forment un réseau de clusters. Quelle est la structure de ce réseau ?
• ces variables sont-elles distribuées de manière régulière dans l’espace ?
• la distribution spatiale de ces variables (ou des clusters de variables) est-elle corrélée à des facteurs extralinguistiques ? (ex. barrières politiques, frontières physiques, etc.)