X, L'Harmattan, à paraître (en 2016), 2016, collection Questions contemporaines
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2016
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L'oeuvre d'Agrippa d'Aubigné est une oeuvre militante. De son oeuvre poétique majeure, les Tragiques, à la Confession du Sieur de Sancy, Agrippa d'Aubigné change de registre mais vise les mêmes cibles, l'Eglise catholique et le pouvoir politique inféodé au pape ; il s'agit toujours pour lui de représenter un monde profondément perverti parce que tout y est inversé ; chaque chose est convertie en son contraire : le faux a pris la place du vrai, le mal celle du bien, sous l'impulsion du pouvoir catholique, « marchepied fangeux » de la « bête de Rome ». De ce fait, il n'est pas surprenant que, d'une oeuvre à l'autre, les mêmes expressions, les mêmes images, fassent l'objet de réécritures, si bien qu'au delà des particularités génériques, un dialogue semble s'établir entre les différents écrits. Les images les plus fortes tirent leur légitimité de la seule autorité valide aux yeux du poète ardent défenseur de la Réforme, à savoir les Saintes Ecritures dont les prophéties sont devenues pour lui des réalités. Si l'intertexte biblique a fait l'objet de nombreuses études 1 , les procédés de réécritures successives ou simultanées du discours biblique n'ont guère été analysés jusqu'ici. Je me propose donc d'étudier les manifestations de ce qui apparaît a priori comme un phénomène de dialogisme interne dans l'oeuvre d'Agrippa d'Aubigné, dans le but de préciser l'incidence du genre sur les manifestations textuelles d'expressions et de figures empruntées à la Bible. Dès lors se pose un problème de chronologie : on sait à présent que la rédaction des Tragiques s'échelonne de 1572 à 1616. On a longtemps cru en effet que la majeure partie de l'oeuvre était achevée en 1589 ; Jean-Raymond Fanlo a montré qu'il n'en était rien et que la rédaction de certains passages ne pouvait être que plus tardive, sans doute contemporaine de celle du Sancy, qui se situerait, elle, dans les années 1597-1600
XI Congrès international de linguistique française: "Le discours politique et les discours politiques", J. Fidel Corcuera, Antonio Gaspar, Monica Djian, Javier Vicente, Chesus Bernal, Nov 2015, Saragosse, Espagne
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2015
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L'oeuvre d'Agrippa d'Aubigné est une oeuvre militante. De son oeuvre poétique majeure, les Tragiques, à la Confession du Sieur de Sancy, Agrippa d'Aubigné change de registre mais vise les mêmes cibles, l'Eglise catholique et le pouvoir politique inféodé au pape ; il s'agit toujours pour lui de représenter un monde profondément perverti parce que tout y est inversé ; chaque chose est convertie en son contraire : le faux a pris la place du vrai, le mal celle du bien, sous l'impulsion du pouvoir catholique, « marchepied fangeux » de la « bête de Rome ». De ce fait, il n'est pas surprenant que, d'une oeuvre à l'autre, les mêmes expressions, les mêmes images, fassent l'objet de réécritures, si bien qu'au delà des particularités génériques, un dialogue semble s'établir entre les différents écrits. Les images les plus fortes tirent leur légitimité de la seule autorité valide aux yeux du poète ardent défenseur de la Réforme, à savoir les Saintes Ecritures dont les prophéties sont devenues pour lui des réalités. Si l'intertexte biblique a fait l'objet de nombreuses études , les procédés de réécritures successives ou simultanées du discours biblique n'ont guère été analysés jusqu'ici. Je me propose donc d'étudier les manifestations de ce qui apparaît a priori comme un phénomène de dialogisme interne dans l'oeuvre d'Agrippa d'Aubigné, dans le but de préciser l'incidence du genre sur les manifestations textuelles d'expressions et de figures empruntées à la Bible.
Journée d'études: "Définir : pour quoi faire ? Approches pragmatiques et fonctionnelles de la définition", Eliane Kotler, Véronique Montagne, Geneviève Salvan, Oct 2015, Nice, France
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2015
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Envisagée d'un point de vue linguistique, qui est celui que nous adoptons dans cet article, la définition est aujourd'hui surtout l'affaire des dictionnaires qui devraient, dans un monde idéal, fonctionner de façon univoque, c'est-à-dire qu'à un lexème donné devraient être associés un ou plusieurs équivalents englobant les diverses spécialisations qui se rattacheraient à une source unique, l'étymologie. Or tout se complique lorsque l'on sort de la virtualité et de l'idyllique neutralité des dictionnaires, lorsque la définition se trouve confrontée au réel extra-linguistique et qu'intervient la subjectivité des locuteurs, en un mot lorsque l'on passe du plan de la langue à celui du discours, pour reprendre la vieille distinction saussurienne. Dès lors, les problématiques liées à la définition mordent sur celles de la dénomination ; ce phénomène se manifeste en particulier dans les propos de personnages qui se mêlent d'inventorier l'univers en plaquant des appellations sur les éléments qui le composent. Dans le choix des termes interviennent alors divers paramètres liés à la culture, aux habitudes mentales, bref à ce que Robert Martin a appelé « les univers de croyance » si bien que dans une situation d’énonciation donnée, à une même réalité peuvent correspondre plusieurs dénominations en fonction du regard que l’on porte sur elle. A côté de cela, une même dénomination peut être paraphrasée de façon différente et donc peut se voir affectée de deux définitions différentes selon les locuteurs et inversement, une même définition peut correspondre à plusieurs dénominations ; autant de phénomènes de « noncoïncidences du dire », envisagés dans un sens élargi.
Colloque international: "Langage et analogie. Figement. Polysémie", Philippe Monneret, Antonio Pamies, Sep 2014, Grenade, Espagne
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2014
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La polysémie au service de la polémique : le cas des pamphlets d'Agrippa d'Aubigné Dans cette étude, au carrefour de la sémantique et de la pragmatique lexicale, je me propose d'étudier les phénomènes de polysémie dans les pamphlets d'Agrippa d'Aubigné , La Confession catholique du sieur de Sancy et Les Avantures du baron de Faeneste , dans le but de montrer comment divers jeux fondés sur la polysémie construisent des analogies entre des références appartenant à des univers non connexes et participent de l'entreprise de discréditation des adversaires politiques et religieux de l'auteur.
Jean Céard; Franco Giacone. La Langue de Rabelais et la langue de Montaigne, XLVII (462), Droz, pp.285-304, 2009, Etudes rabelaisiennes "Travaux d'Humanisme et Renaissance", 978-2-600-01239-3
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2009
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En quoi l'étude des emplois d'ici, adverbe banal et anodin, peut-elle nous éclairer sur la langue de Rabelais et de Montaigne ? Ce qui a motivé notre réflexion ce sont les observations de Michèle Perret sur l'évolution des emplois d'ici pendant les XIV e et XV e siècles 1. La situation au XVI e siècle est-elle encore en évolution ? Chez Rabelais et Montaigne ici permet-il encore de repérer "l'emplacement des points d'articulation dans la spatialité" du texte, comme cela semble être le cas en Moyen Français ? Ici structure-t-il encore le texte ou s'achemine-ton vers des emplois qui sont déjà ceux du français moderne ? Quelques investigations rapides dans le texte rabelaisien ont révélé un certain nombre de différences par rapport à l'usage moderne. Nous nous sommes alors demandé si pendant les quelque cinquante ans qui séparent en gros la parution du premier livre de Rabelais de la dernière édition des Essais du vivant de Montaigne l'usage est resté stable ou si, au contraire, se dessine une évolution, tout en ne perdant pas de vue le fait que la différence de genre induit peut-être des différences d'emplois. Nous serons donc amenée à nous poser deux types de questions : l'une est en relation avec l'histoire de la langue ; l'autre question est relative au genre : la différence de genre, narratif avec les romans de Rabelais, autobiographique avec les Essais, at -elle une incidence sur les emplois de l'adverbe ? Et, corrélativement, le type d'énoncé, narratif ou discursif, at -il ou non une influence déterminante sur ses emplois?