Linx, 2020, numéro 80, dirigé par Laetitia Leonarduzzi, 2020 (80)
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2020
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La subordination en 'when' / 'quand', dite « subordination inverse », Jean-Marie Merle, Université Nice Sophia Antipolis ------------- Résumé ----------------- Nouvel éclairage sur les relatives : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02919356/document ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Cet article réexamine un phénomène syntaxique, en anglais et en français – la subordination temporelle dite «subordination inverse» (Il avait fini son travail sur les ruches […] quand il aperçut David Kellerman qui s’activait [Teissier] /// He was just congratulating himself on his keen sense of observation […], when the truck smashed into his car […] [Bradbury].). On définit traditionnellement ce phénomène à partir de gloses qui remanient la syntaxe (Alors qu’il avait fini son travail […] il aperçut David Kellerman /// As he was congratulating himself […] the truck smashed into his car). L’observation passe par plusieurs étapes. Comme le phénomène de « subordination inverse » concerne les subordonnées temporelles, l'article revient sur le repérage temporel opéré par les subordonnées intégratives adverbiales. Il examine ensuite les caractéristiques des relatives à antécédent non nominal ; puis les relatives continuatives, continuatives appositives et continuatives intégrées (intégrées au syntagme nominal qu'elles caractérisent). A partir de ces observations, cet article met au jour les propriétés de ces subordonnées, et montre qu'il n'y a pas lieu de les interpréter à contresens : cette subordination temporelle n’est pas "subordination inverse".
La notion d’exclamation contient à la fois l’idée d’extériorisation (ex-) et d’intensité (-clamare). L'observation de l'exclamation en contexte montre qu'elle se caractérise par un surcroît d’expressivité (intensité énonciative) qui donne de la saillance à un énoncé (saillance énonciative) ou à un fragment d’énoncé (saillance intra-énonciative). L’exclamation est toujours motivée : sa motivation peut se trouver en amont (évaluation), en aval (relation inter-énonciative), et/ou à l’intérieur d’un énoncé (focalisation) ; l’exclamation est compatible avec tout type d’énoncé, comme modulation énonciative marquée qui s’oppose toujours à une variante non exclamative. La prise en compte du contexte remet en question quelques idées reçues, notamment sur l'exclamation définie machinalement comme expression d'une émotion ; ou comme expression d'une surprise ; ou comme expression d'un hiatus par rapport à une attente ; ou comme expression du haut degré ; ou encore sur l'impression de circularité que donnent hors contexte des exclamations anaphoriques (so cute!). Cet article examine aussi la récurrence de la pluri-modalité dans les énoncés exclamatifs. Puis il revient en détail sur les énoncés exclamatifs du corpus, apostrophes, interjections, focalisation ; énoncés injonctifs, déontiques, optatifs, assertifs, appréciatifs ; structures exclamatives.
Réflexion sur les participes et la façon dont ils sont concernés par l’aspect : l’hypothèse défendue ici est que le participe présent (writing) est atélique et que le participe passé (written) est télique. L’observation montre que participe télique et participe atélique ont des points communs : leur dépendance, notamment, puisqu’ils ne sont pas porteurs de temps, et le fait d’avoir l’un et l’autre des caractéristiques aspectuelles – aspect et dépendance allant de pair. Cet article revient sur les propriétés respectives du participe atélique et du participe télique : propriétés verbo-adjectivales des deux participes ; saisie immanente et pertinence du temps d'événement dans le cas du participe atélique ; saisie transcendante et pertinence du temps d'univers dans le cas du participe télique. Cet article montre également que la télicité se construit, et il met en évidence l'exploitation de la télicité grammaticale dans l'opposition entre acquis d'expérience et résultat : la seule télicité grammaticale ne permet pas de représenter un résultat ; il est nécessaire que la télicité grammaticale coïncide avec une télicité sémantique, notionnelle, et c'est la superposition des deux - télicité notionnelle et télicité grammaticale - qui représente un résultat.
L'interrogation en contexte" - Résumé - Cet article porte sur les caractéristiques de la question et de l’interrogation. Dans une perspective énonciative, et en contexte, il présente les différents types de structuration de l'interrogation, et leurs implications énonciatives et pragmatiques – modales et illocutoires. Il pose la question de la modalité épistémique et de sa pertinence, et examine la pluri-modalité sous-jacente à la motivation des questions et de l’interrogation. Il observe de quelle façon se construit la force illocutoire d’une question, et de quelle façon elle se neutralise dans les percontatives (interrogatives indirectes). Il met en évidence la relation inter-énonciative et de quelle façon elle est exploitée pour solliciter le destinataire (co-énonciateur).
Problématiques linguistiques : l'aspect en anglais Résumé Cette contribution aux « problématiques linguistiques » donne une vue d’ensemble de l’aspect en anglais et des problèmes qu’il soulève. § 1. Sa définition, comme manifestation – portée par un lexème, un syntagme, une relation, un énoncé – d'un point de vue sur un référent, sur un état de fait ou sur un événement. § 2. Sa fonction, comme détermination verbale, et, en raison de la fonction centrale du verbe – fonction nodale, modale, prédicative –, comme détermination de l’énoncé. § 3. L’auxiliation, qui s’envisage de deux façons légèrement différentes : 1/ l’approche caténative, qui donne une place première au verbe porteur de temps et de modalité, dont la complémentation caténative est à mode non-fini, co-prédicative ; et 2/ l’approche énonciative, qui donne à l’inverse une place centrale au verbe lexical tout en envisageant les auxiliaires comme des opérateurs énonciatifs, have s’opposant sémantiquement à be. § 4. Typologie des procès et aspectualité, selon les oppositions classiques entre statique et dynamique, entre télique et atélique ; l’aspectualité se construit et ne concerne donc pas uniquement le verbe. § 5. L’opposition entre Ving et Ven, dont la morphologie annonce la dépendance, Ving étant atélique, et spécialisé dans la référence aux activités, aux comportements, aux attitudes, et Ven télique ; et leur compatibilité avec have et avec be. § 6. Les difficultés liées à la terminologie et aux appareils théoriques.
CORELA - COgnition, REprésentation, LAngage, 2017, Prédication et prépositions en anglais, direction Laurence Vincent-Durroux (HS-22), ⟨10.4000/corela.4959⟩
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2017
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La prédication est une opération énonciative structurante (§ 1) à laquelle sont associées les modalités énonciatives. Trois approches différentes de la prédication sont examinées dans cet article, qui étudie également la question de la modalité énonciative et celle de la plurimodalité (§ 2). On observe ensuite (§ 3) deux phénomènes connexes : la biprédication, dans un contexte de coordination ; et la coprédication. Je m’interroge sur les subordonnées relatives enchâssées – adjectivales comme nominales – et sur les raisons pour lesquelles elles ne donnent pas lieu à prédication (§ 4). J'envisage le lien entre prédication et circonstants (§ 5), puis un cas particulier (§ 6), la prédication sans relation prédicative. J'amorce deux typologies : celle du lien entre prédication et types de discours (§ 7) ; puis celle des types de prédication (§ 8). La dernière partie (§ 9) est consacrée à cinq études de cas.
CORELA - COgnition, REprésentation, LAngage, 2017, Prédication et prépositions en anglais, direction Laurence Vincent-Durroux (HS-22), ⟨10.4000/corela.4973⟩
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2017
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Cet article traite des prépositions selon une approche énonciative. Il aborde les propriétés de la préposition (§ 1-3) et revient sur ses définitions (§ 1), sur le statut nominal de l’élément régi par la préposition (§ 2) et sur l’inclusion des particules adverbiales dans la catégorie de la préposition (§ 3). Les deux caractéristiques saillantes de la préposition sont 1/ sa fonction de relateur (§ 1.2) – la relation prépositionnelle se caractérise comme la saisie d’une facette – facette d’un référent, d’un procès, d’un événement ou d’un état de fait (§ 4) ; 2/ la relation de repérage qui accompagne la saisie de cette facette et qui caractérise la fonction prépositionnelle. La TOPE (Théorie des opérations prédicatives et énonciatives) est aussi « Théorie des repérages ». Cette relation de repérage est de trois ordres différents : repérage structurel, par incidence (§ 5) ; énonciatif, par indexation (§ 5) ; repérage sémantico-référentiel (§ 6).
Ekaterina Rakhilina, Jean-Marie Merle, Irina Kor Chahine
article
Ekaterina Rakhilina; Jean-Marie Merle; Irina Kor Chahine. Presses Universitaires de Provence, 340 p., 2017, Langues et langage, Charles Zaremba, 979-10-320-0102-8
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2017
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En partant du constat que certains verbes représentant les sons émis par les animaux, notamment leur cri, s’employaient aussi pour désigner ou pour caractériser des actes ou des comportements humains, des chercheurs français et russes ont mené dans les 27 articles de ce recueil une recherche sur les verba sonandi et la métaphorisation dans diverses langues des cris et des bruits émis par les animaux. L’hypothèse centrale de ces recherches a été que les glissements sémantiques que l’on observe se réduisent à un répertoire stable et, de ce fait, prévisible quant à ses emplois métaphoriques : les principaux transferts métaphoriques se retrouvent dans l’ensemble des langues et certains emplois secondaires sont partagés par certaines d’entre elles. Malgré le fait que chaque langue possède son propre inventaire lexical, ce sont ces significations issues des transferts métaphoriques qui peuvent servir de point d’appui pour la comparaison des langues. Ce recueil réunit le travail de chercheurs français et russes effectué dans le cadre du projet SEGEL (le Son entre Grammaire Et Lexique) et regroupe 27 articles portant sur 23 langues appartenant à différentes familles linguistiques : •langues indo-européennes : romanes (latin, italien, français, espagnol, roumain), germaniques (allemand, anglais), slaves (russe, serbe), celtiques (gallois), iraniennes (persan) ; •langues ouraliennes (finnois, hongrois, langues mordves, langues komi, khanty (ostyak)) ; •langues altaïques (coréen, japonais, bachkir) ; •langues chamito-sémitiques (arabe marocain) ; •langues sino-tibétaines (chinois) ; •langues austro-asiatiques : (vietnamien) ; •langues tai-kadai (thaï). La diversité linguistique de ces langues a permis de faire des observations et des remarques d’ordre général.
Irina Kor-Chahine; Jean-Marie Merle; Ekaterina Rakhilina. Verba sonandi : étude de la représentation linguistique des cris d'animaux – Cultures, lexique, syntaxe, sémantique, p. 99-112, 2017
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2017
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Cet article examine sous l’angle de la conversion - passage d'une notion d'un fonctionnement syntaxique à un autre sans dérivation affixale, ou par dérivation 'zéro' - les différentes réalisations syntaxiques dans lesquelles peuvent entrer les "verba sonandi" (mots - 'verba' - représentant des sons - 'sonandi' -, en l'occurrence, à l'origine, des onomatopées représentant des sons produits par des animaux) en anglais et le glissement métonymique qui accompagne la conversion. Il examine aussi les conditions de réalisation des emplois métaphoriques et admet l’hypothèse que c’est l’existence d’un trait saillant culturellement transférable qui les favorise.