L’article, dans un premier temps, fait retour sur la notion de praxème. Il entend la faire travailler sur la nomination séparatisme, dont est explicitée la structure morpho-sémantique. Il propose ensuite une analyse diachronique et textométrique de la production de sens de ce praxème dans le discours politique et médiatique.
L’article propose l’analyse discursive de certains discours déterminants dans le réglage de sens, progressivement dominant, qui impute le séparatisme à l’islamisme politique et/ou à certaines pratiques de la culture et de la religion islamiques. Il étudie dans un second temps un ensemble d’emplois parallèles à ce sens dominant, souvent à caractère contre-discursif, avant de présenter un bilan général des fonctionnements discursifs du praxème séparatisme en tant qu’outil de la production de sens.
Le présent volume rassemble les contributions des chercheur•euse•s qui ont participé à la douzième édition du Colloque Jeunes Chercheurs (CJC 2022) de Praxiling (UMR 5267) organisé à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, en juin 2022. Ce colloque pluridisciplinaire, destiné à tout•e•s les doctorant•e•s et docteur•e•s dont les travaux portent sur des discours considérés comme atypiques, hors-norme(s), a réuni seize communications et deux conférences plénières.
Appuyée sur un important corpus de discours politiques français contemporains (Macron, Sarkozy, Le Pen), cette contribution analyse l’usage et la fonction du ‘nous’ en concurrence d’une part avec le ‘je’, d’autre part avec le ‘on’. Si le discours politique sous la Vème République se doit d’énoncer le collectif (‘nous’), il doit également construire l’image charismatique du chef (‘je’). Si le discours doit fermement définir les contours consensuels du groupe (‘nous’), il peut également servir l’expression plus problématique de la foule (‘on’). En d’autres termes, une double menace pèse sur le ‘nous’ démocratique, celle d’un ‘je’ autocrate et celle des ‘on-dit’ populistes.
JADT 2022 : 16th International Conference on Statistical Analysis of Textual Data, Jul 2022, Naples, Italie
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2022
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Ce texte propose une analyse linguistique des discours du Front National en articulant les approches quantitatives et qualitatives dans la lignée des études logométriques. Dans ce cadre, le parcours interprétatif progresse du repérage d’une entrée saillante, soit le terme « immigration » dont l’usage dans notre corpus permet de croiser les notions statistiques de spécificité et de banalité, vers l’analyse de l’environnement sémantique de cette lexie et se termine par l’observation d’un sous-corpus d’attestations extrait de phrases clés. L’article porte ainsi sur le passage des constats statistiques vers la description des corrélats sémantiques et déroule un protocole méthodologique progressif qui chemine de la mesure au sens.
Si la catégorie pronominale, parmi laquelle la 4ème personne, a été beaucoup étudiée tant en langue qu’en discours, les usages et fonctions politico-linguistiques du ‘nous’ dans les corpus socio-historiques sont restés longtemps appuyés sur le seul numéro spécial de la revue Mots de 1985. Nous proposons aujourd'hui d'actualiser la réflexion à la lumière des principes et méthodes nouvelles en Analyse du discours.
Dans une perspective croisant la linguistique de corpus assistée par ordinateur à l’appareillage conceptuel de la linguistique de l’énonciation et de la pragmatique, cet article examine les différents emplois de la définition dans les discours politiques prononcés par le Front National sur la période contemporaine.
Corpus, 2022, Corpus et données en morphologie, 23
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2022
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Cet article résulte d’une rencontre entre trois recherches doctorales qui a permis de croiser un concept (l’hétéronymie) à une méthode (la logométrie). Notre travail a consisté à étudier les points de rencontre entre Boris Vian et son pseudonyme Vernon Sullivan au prisme des outils logométriques. Cet article pose les questions suivantes : si leurs romans s’inscrivent dans des sous-genres discursifs bien distincts, peut-on parler de deux romanciers pour une même plume ? Quel rôle joue le genre et son impact endigue-t-il tout point de rencontre ? Au contraire, existe-t-il, malgré tout, des liens intertextuels entre les deux œuvres ?
Cet article étudie l’évolution sémantique du mot « tolérance » dans les campagnes présidentielles de 2007 et de 2017. Cette étude diachronique montre que l’usage de « tolérance » se rapproche encore en 2007, du sens premier du terme, et vise à représenter une vertu, une valeur républicaine à défendre, pour ne renvoyer en 2017, qu’au degré zéro du concept, à travers la sur-utilisation de la formule « tolérance zéro ».