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Cycle BCL - Alain RABATEL

À quelles conditions les lapsus clavis sont-ils des jeux de mots ?

Jeudi 3 mai, 10h-12h, salle 213

L’article analyse les lapsus effectués avec un clavier d’ordinateur, dans un corpus de courriels, et soutient la thèse que certains d’entre eux, involontaires par définition, peuvent être considérés comme de bons lapsus et, à ce titre, comme des jeux de mots intentionnels. L’article fait d’abord le point sur les différents lapsus, linguae, calami et clavis (1), revient sur la distinction entre lapsus, coquille ou erreur (2). Il tente ensuite de hiérarchiser des critères, morphologiques, syntaxiques, sémantiques, interactionnels qui accompagnentnles lapsus au fil du discours, afin d’expliquer les jugements de plus ou moins grande réussite des lapsus, en tant que jeux de mots. Il distingue notamment les critères morphologiques et phonologiques qui sont l’indice d’un énoncé problématique ; les critères sémantiques qui permettent de pointer vers l’hypothèse lapsus ; les critères énonciativo-interactionnels qui ratifient l’hypothèse et apprécient le lapsus ; le critère de pertinence / réussite qui dépend de la partageabilité du lapsus. La hiérarchisation de ces critères n’est pas seulement un fait de production, mais de réception, mettant en avant la coconstruction des critères de réussite, qui transforment un lapsus a priori involontaire en une création a posteriori intentionnelle (3). Enfin, comme le lapsus repose sur un conflit conceptuel, l’article en propose une analyse pragma-énonciative, afin de rendre compte du conflit, des phénomènes de prise en charge des points de vue cumulatifs ou substitutifs, en lien avec des postures de co-, sur- et sous-énonciation (4).

Alain Rabatel
Université de Lyon 1
ICAR, UMR 5191

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