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Guylaine Brun-Trigaud

IE  -  CNRS

Thèmes de recherche / mots clés

 dialectologie
 lexique
 typographie des aires lexicales
 cartographie
 dialectométrie
 atlas linguistiques

CV

• 1989 Doctorat en Sciences du Langage
Université de Paris XIII
Titre de la thèse : Formation du concept Croissant : contribution à l’histoire de
la dialectologie française au XIXe siècle.
Sous la direction de Jacques Chaurand

• 1984 Diplôme d’Etudes Approfondies de Linguistique et Phonétique (DEA)
Université de Paris XIII
Titre du mémoire : Le parler de Lourdoueix-Saint-Michel (Indre) (Enquêtes complémentaires).
Sous la direction de Jacques Chaurand

• 1983 Maîtrise de Lettres Modernes
Université d’Orléans
Titre du mémoire : Etude dialectologique du parler de Lourdoueix-Saint-Michel (Indre) (d’après les questionnaires de l’Atlas linguistique du Centre et de l’Atlas linguistique de l’Auvergne et du Limousin).
Sous la direction de Jacqueline Cerquiglini.

Publications

2020 Les parlers de la Creuse. Frontière et carrefour. Études creusoises n° XXVII. Guéret : Société des Sciences Naturelles, Archéologiques et Historiques de la Creuse. 184 p. (ISBN 978-2-903661-62-5)
2016 en collaboration avec Jean-Claude BOUVIER et Claude MARTEL, La langue d’oc telle qu’on la parle. Atlas Linguistique de la Provence (ALP 4). Forcalquier : Alpes de Lumière, 322 p. (ISBN 978-2-919435-07-4)
2013 coauteur avec Jean LE DÛ, Atlas Linguistique des Petites Antilles (ALPA). vol. 2. Paris : CTHS, 404 p. (ISBN 978-2-7355-0809-9)
2011 coauteur avec Jean LE DÛ, Atlas Linguistique des Petites Antilles (ALPA). vol. 1. Paris : CTHS, 350 p. (ISBN 978-2-7355-0747-4)
2005 coauteur avec Jean LE DÛ et Yves LE BERRE, Lectures de l’Atlas Linguistique de la France de J. Gilléron et E. Edmont. Du temps dans l’espace. Paris : CTHS, 363 p. (ISBN 2-7355-0592-8) (réimpression en 2010).
1993 Le parler de Lourdoueix-Saint-Michel (Indre). (Lexique). Guéret : Mémoires de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, 32 p. (ISBN 2-903661-14-6).
1990 Le Croissant : le concept et le mot. Contribution à l’histoire de la dialectologie française au XIXe siècle. Lyon : CEL, 446 p. (ISBN 2-908794-00-4).
1989 coauteur avec Marie-France CALAS, L’oral en collections. Répertoire des collections sonores et vidéographiques conservées en France. Paris : AFAS, 352 p. (ISBN 2-905343-06-0).

Dernières publicationsHAL

pour l'idHal "guylaine-brun-trigaud" :

titre
En suivant Edmond Edmont. À la rencontre des témoins de l’Atlas linguistique de la France
auteur
Guylaine Brun-Trigaud
article
Géolinguistique, 2023, 23, ⟨10.4000/geolinguistique.13934⟩
annee_publi
2023
resume
Edmond Edmont a parcouru le domaine gallo-roman entre 1897 et 1901 afin d’effectuer 639 enquêtes dialectales qui aboutiront à la publication de l’Atlas linguistique de la France de 1902 à 1910. Après avoir repris quelques éléments importants de sa biographie, nous nous attacherons à rétablir la vérité sur les conditions matérielles de ces enquêtes et notamment celles concernant les moyens de transport et les trajets. Puis nous montrerons qu’il est possible d’identifier les témoins et enfin nous en ferons une analyse sociologique par genre, âge et professions en les projetant sur des cartes de répartition.
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Variation du genre des substantifs dans les dialectes gallo-romans. Étude exploratoire
auteur
Guylaine Brun-Trigaud, Maguelone Sauzet, Marc Allassonnière Tang
article
Géolinguistique, 2023, 23, ⟨10.4000/geolinguistique.13891⟩
annee_publi
2023
resume
Cet article propose une analyse sur un corpus d’environ 900 cartes de l’Atlas linguistique de la France (1902‑1910), dans le but d’explorer la variation de genre (masculin/féminin) des substantifs dans les dialectes gallo-romans (oïl, occitan, francoprovençal), en regard du français standard, où cette catégorie grammaticale a été fortement régularisée par la norme. Nous avons eu recours à des méthodes qualitatives et quantitatives (régression linéaire). Les premiers résultats montrent un foisonnement de cas de variation, que des critères sémantiques, étymologiques et morpho‑phonologiques inhibent ou favorisent. Les travaux de Platz (1918), précurseur de l’étude du genre dans l’ALF, ont apporté des pistes intéressantes à nos réflexions.
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DIALECTOMAPS. Module cartographique d'analyse de la variation linguistique.
auteur
Philippe del Giudice, Pierre-Aurélien Georges, Guylaine Brun-Trigaud
article
Journée de l'Axe 1 de l'Académie 5, Savoirs, Idées, Langage, Société "Dialoguer entre disciplines : enjeux, atouts, obstacles", Dec 2023, Nice, France
annee_publi
2023
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Communication dans un congrès
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titre
Point d'étape sur le THESOC. Site web, cartographie, données
auteur
Philippe del Giudice, Pierre-Aurélien Georges, Guylaine Brun-Trigaud
article
Reinventing linguistic atlases. Old data, current methods, future questions. Kick-off meeting of the project ViGramm (SOSI 2023), Diego Pescarini, Nov 2023, Nice, France
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2023
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titre
Revisiting Southern Gallo-Romance from a Complexity Theory viewpoint: Occitan (Southern Gallo-Romance)
auteur
Jean Léo Léonard, Guylaine Brun-Trigaud, Flore Picard, Louise Albinet
article
Complexity in Language Variation and Change (COMPILA 2023), University of Tokyo, Aug 2023, Tokyo, Japan
annee_publi
2023
resume
Cette présentation met l'accent sur la dialectométrie et son application dans l'étude du Gallo-Roman méridional, en particulier de l'occitan. La dialectométrie est une approche quantitative utilisée pour analyser la variation dialectale et la diversité linguistique. L'objectif est de comprendre la répartition des dialectes, les similitudes linguistiques et les schémas au sein d'une région linguistique spécifique. La présentation aborde plusieurs points clés : 1.Dialectométrie vs ASJP : L'approche présentée ici diffère du programme de jugement de similarité automatisé (ASJP). À la place, la dialectométrie, en particulier la méthode des distances linguistiques (LD), est préconisée pour l'étude des dialectes continus et de la diversité linguistique. La LD est bien adaptée pour comprendre les paysages linguistiques, la dynamique des langues et la structure sociale de manière quantitative, en se concentrant sur les tendances typologiques plutôt que sur les relations phylogénétiques à long terme. 2.Réseau dialectal occitan : L'occitan est utilisé comme étude de cas pour l'application de la dialectométrie. La présentation aborde les six principaux dialectes de l'occitan et explique comment la dialectométrie peut fournir des hiérarchies et des configurations, allant au-delà des catégorisations traditionnelles. 3.Gabmap et Gephi : Gabmap, une application en ligne, est utilisé pour l'analyse dialectométrique. Elle utilise les distances linguistiques (LD) et les techniques de mise en réseau multidimensionnel (MDS) pour révéler les subtilités du continuum dialectal. Gephi, un autre outil, est utilisé pour l'analyse graphique, fournissant des informations sur la connectivité des dialectes au sein du réseau. 4.Études de cas : La présentation inclut deux études de cas. La première se concentre sur le Languedocien occidental, un dialecte central dans le diasystème occitan. Elle met en évidence comment la dialectométrie et la cladistique peuvent conduire à des hiérarchies taxonomiques différentes. La deuxième étude de cas examine le Golfe du Lion, en utilisant les données linguistiques des communautés côtières pour étudier la distance linguistique et les dynamiques socio-historiques. 5.Théorie de la complexité et dialectologie : La présentation met l'accent sur la pertinence de la théorie de la complexité pour comprendre les dialectes. Elle met en évidence comment la dialectométrie peut répondre aux questions sur l'ontologie des dialectes, la continuité vs discontinuité dialectique, et la relation entre les modalités centrales et les transitions en dialectologie spatiale. En conclusion, l'intégration de la dialectométrie, de la théorie de la complexité et des outils informatiques avancés permet de mieux comprendre les schémas complexes de variation linguistique au sein du réseau dialectal occitan et contribue au champ plus vaste de la géolinguistique.
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Dialecte vs endémisme ; modalité vs transition : binômes empiriques et conceptuels en aréologie occitane. La preuve par le gascon
auteur
Jean Léo Léonard, Guylaine Brun-Trigaud
article
3e colloque international VariaR – Variation dans les langues romanes, Université Montpellier 3, Jun 2023, Montpellier, France
annee_publi
2023
resume
Cet article récent traite de techniques récentes en traitement dialectométrique et cartographique de variétés de langues romanes, en se concentrant sur le dialecte gascon situé dans la marge sud-ouest du domaine occitan. Les deux auteurs abordent des questions relatives à la méthodologie utilisée pour analyser la diversité linguistique, en mettant en avant une technologie récente de dialectométrie par distance d’édition (application en ligne Gabmap). L'objectif est de caractériser la diversité interne du gascon tout en évitant les construits essentialistes se réduisant à une nomenclature dialectale triviale. L'article discute également de l'approche aréologique, qui examine la dynamique des aires géolinguistiques, à la fois qualitativement et quantitativement. Il se réfère aux travaux de Jean Séguy et présente les trois axes de l'aréologie selon cet auteur (co)fondateur avec Théobald Lalanne de la dialectométrie : aréologie synchronique, diachronique et génétique. L'analyse de la variation interne du gascon se base sur des données dialectométriques diversifiées en termes d’algorithmes de hiérarchisation (proche et lointaine, par Méthode de Ward vs Complete link), mettant en lumière des aires et des transitions entre les dialectes. Les cartes présentées dans l'article décrivent dans un premier temps les résultats de l'analyse dialectométrique de Jean Séguy, qui divise les aires dialectales en fonction de seuils de différenciation. Elles illustrent également la congruence entre ces résultats et une analyse ultérieure utilisant des outils de taxinomie moderne. Dans un deuxième temps, l'article vise à contribuer à l'avancement des connaissances en dialectologie descriptive et théorique, en utilisant la gamme algorithmique offerte par des outils de traitement automatique des données linguistiques comme Gabmap, comme le positionnement multidimensionnel, les regroupements flous, etc. L’article poursuit la discussion en abordant la question de l'analyse des dialectes, en particulier du gascon à la lumière de ces diverses méthodes algorithmiques pour examiner la diversité dialectale en profondeur. Les auteurs comparent diverses approches, afin de déterminer les différences dans la structuration des dialectes. La méthode Complete link ou Méthode du voisin le plus éloigné est décrite comme plus réductionniste que la classification ascendante hiérarchique ou méthode de Joe Ward, car elle permet de détecter des différences massives à un niveau plus élevé. Les résultats montrent une quadripartition entre le gascon occidental, le gascon oriental, le gascon pyrénéen, et une aire de transition appelée « cœur de gascon ». Cette analyse met en évidence des différences phylogénétiques entre les dialectes gascons, notamment entre le gascon occidental et le gascon oriental. L'article se penche également sur le concept du Gradient de gasconité selon Jean Séguy, qui adopte une approche émergentiste en rassemblant les traits dialectaux spécifiques au gascon. L'objectif est d'analyser la répartition de ces traits dans le domaine, sans préjuger des catégories dialectales existantes. Cette approche cherche à comprendre la diffusion des traits dialectaux, l'extension des aires, les modèles spatiaux émergents (ou modalités vs transitions vs singletons : les deux premiers termes sont de l’écrivain, linguiste et dialectologue Ricardo Carvalho Calero [1910-1990], alias « don Ricardo »), et les facteurs externes qui peuvent expliquer les variations. Finalement, les auteurs soulignent que l'objectif de cette analyse n'est pas de délimiter des frontières entre les dialectes, car les territoires dialectaux sont complexes et ne peuvent pas être strictement délimités. Au contraire, l'approche vise à explorer les dynamiques et les relations entre les traits dialectaux, tout en évitant de se focaliser sur l'ontologie des dialectes en tant que catégories préexistantes. À ce titre, les auteurs explorent l'hypothèse du Gradient de Gasconité (ou GG) et son potentiel heuristique pour la saisie des structures aréologiques profondes du gascon, ainsi que pour l'étude des mécanismes de diversification et d'unification dialectale, en tant que construit de densité typologique ou de dimension idiosyncrasique d’un espace dialectal. Le GG est constitué d'un ensemble spécifique de traits phonologiques, qui servent à caractériser le gascon en tant que dialecte occitan. Ces traits phonologiques reflètent des évolutions particulières propres au gascon.Les auteurs présentent ainsi un échantillon des traits du GG, tels que la débuccalisation de la fricative labiodentale f en h, la transformation de la muta cum liquida fl en hl et la dépalatalisation occlusive de la géminée -ll- (dans suffixe nominal de la série phonolexicale des lexies en -ELLU-). Par exemple, le processus de débuccalisation de la fricative labiodentale f en h est un trait emblématique du gascon, et les cartes illustrées montrent comment ce trait évolue à partir de foyers compacts au centre du domaine, en se délitant en allant vers les périphéries transitionnelles, sur le liseré externe du gascon oriental. On souligne l'importance de comprendre la répartition spatiale de ces traits phonologiques spécifiques au gascon et comment ils contribuent à définir ce dialecte dans le contexte dialectal occitan. L'analyse spatiale des traits phonologiques du GG permet de mettre en évidence les zones où ces caractéristiques sont particulièrement prononcées et spécifiques au gascon. Cette méthodologie contribue à la validation de l'hypothèse de ce que peut être un « gradient de dialectalité » dans un domaine donné et à une meilleure compréhension des dynamiques dialectales profondes dans un espace dialectal roman. Cela conduit les auteurs à « tester » le GG à l’aide de la gamme de configurations vicariantes que fournit la fonction de « point de référence » dans Gabmap. Cette approche « métonymique », typique de la dialectométrie classique, qui compare un point (la partie) à l’ensemble des autres points du réseau dialectal (le tout) permet aux auteurs de se pencher sur la nature du Gradient de Gasconité de Jean Séguy, en utilisant des outils et des données de géolinguistique computationnelle tels que la métonymie aréologique mais aussi la relation entre distance géographique et distance dialectale comme fonction logarithmique. L'objectif est de mieux comprendre les dynamiques dialectales au sein du gascon et d'analyser comment les variétés dialectales se répartissent géographiquement, en comparaison avec le construit du GG de Jean Séguy, qui sert ici de parangon. On compare ainsi trois points d'enquête de l'Atlas Linguistique de la Gascogne (ALG) : 691NE (Sainte Suzanne) dans l'aire béarnaise (caractérisée par une forte gasconité), 668SE (Biran) dans une aire de transition avec une faible gasconité, et 680 (Mézos), fortement idiosyncrasique, car situé dans l'aire du gascon noir. Les graphiques et cartes générés à l'aide de Gabmap montrent comment ces trois points se situent sur un gradient de gasconité en fonction de la distance géographique. L'analyse montre que le point 691NE est situé dans une région où la « gasconité » est très forte (zone épibéarnaise), tandis que le point 668SE se trouve dans une zone de transition où la « gasconité » est moindre. Le point 680, au cœur de l'aire du « gascon noir », se distingue par une progression quasi-euclidienne, axée sur un couloir sud-ouest-nord-est. Ensuite, les auteurs abordent le concept d'aréologie, en examinant comment différentes couches ou paliers stochastiques de variables géolectales se superposent pour former un continuum dialectal. Les cartes multidimensionnelles (MDS ou PMD : positionnement multidimensionnel) permettent d'analyser ces dynamiques aréologiques en distinguant les modalités (aires centrales), les transitions (zones de contact et de brassage des variables), et les singletons (variétés idiosyncrasiques, îlots, exclaves et autres variétés erratiques en termes de « gasconité »). Ces analyses montrent comment certaines régions, comme le gascon maritime, le médocain-girondin, et le bazadais-marsanais, se démarquent comme des zones centrales de forte cohérence structurale. En revanche, d'autres régions, comme le haut-garonnais, l'agenais, et l'armagnacais, tendent à fonctionner comme des zones de transition entre les modalités. On discute ensuite des réflexions de Jean Séguy sur l'identification des dialectes, tout en explorant les limites de son approche. Séguy souligne que la caractérisation des dialectes repose sur un ensemble de traits distinctifs qui, pris individuellement, ne sont pas nécessairement endémiques à un dialecte donné. C'est la combinaison de ces traits qui définit un type dialectal. Cependant, il souligne la difficulté de définir des frontières claires entre les dialectes en raison de l'imbrication des critères et du dégradé des occurrences. Or, ces résidus de l’analyse ou ces apories sont aisément résorbées par le réductionnisme phénoménologique proposé par don Ricardo à l’aide son modèle opposant modalités ou unités centrales à des transitions ou zones transitionnelles/interférentielles. On opte ainsi pour une approche basée sur les concepts de modalités et de transitions diasystémiques afin de mieux comprendre les dialectes. Ce modèle simple permet de dépasser les limitations de la catégorisation dialectale en reconnaissant la relation métonymique entre les parties (les sous-dialectes) et le tout (les dialectes), selon un registre métonymique de rang supérieur à celui de l’atomisme des points de référence vicariants. Il est également souligné que l'endémisme peut agir comme un facteur structurant des aires dialectales aussi bien qu’il peut introduire du flou dans leur délimitation. En conclusion, les auteurs suggèrent que l'aréologie, en tant que géolinguistique théorique, s’avère être un outil précieux pour l'analyse des dialectes, si l’on oriente l’observation vers la relation entre les modalités et les transitions dans la structuration spatiale des dialectes, en réalisant une épochè (ou suspension du jugement) qui fait l’économie de tout construit essentialiste, d’ordre géohistorique. L'analyse multidimensionnelle révèle ainsi la complexité des dynamiques dialectales, avec des noyaux denses d'innovation entourés de zones de rétention ou d'interférence. En fin de compte, la vision de l'espace dialectal évolue pour être considérée comme un champ de forces géopolitiques, sociolinguistiques et ethnolinguistiques en constante évolution, plutôt qu'une fragmentation statique, condamnée à une stratification de lecture opaque. L’outil que fournit le PMD notamment permet une meilleure compréhension des dynamiques linguistiques à l'échelle de la diversité régiolectale d’un domaine dialectal. En fin de compte, ces analyses multidimensionnelles et à l’aide de la logique floue ou des clusters flous aident à mieux comprendre les dynamiques dialectales au sein du gascon et à distinguer les aires centrales des zones de transition. Ces approches, basées sur des données géolinguistiques computationnelles, offrent des perspectives nouvelles pour l'étude des dialectes et des variations linguistiques, et permettent de répondre de manière tangible à la vexata quaestio de l’ontologie des dialectes ou des limites dialectales dans un espace géolinguistique. En conclusion, cet article, basé sur une analyse des écrits de romanistes du domaine occitan et plus spécifiquement gascon et des concepts de la dialectométrie, propose une plongée dans la complexité du « fait dialectal » cher à l’Ecole de linguistique et de dialectologie de Toulouse (Fr), en se concentrant sur le cas du gascon. On aura mis en lumière les défis de la catégorisation dialectale traditionnelle, notamment la difficulté à tracer des frontières nettes entre les dialectes, sans se contenter de l’hypothèse nulle de la non existence des dialectes et des limites dialectales, qui constitue une clôture à toute recherche heuristique. Cette recherche, bien au contraire, propose une approche novatrice en introduisant les concepts de modalités vs transitions vs singletons diasystémiques, afin de mieux saisir la dynamique spatiale des dialectes, tant en diachronie qu’en synchronie. En s'appuyant sur des données linguistiques collectées dans l'Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne (ALG) de Jean Séguy et Xavier Ravier, on démontre comment cette nouvelle approche permet de transcender les limites des classifications traditionnelles. En considérant les dialectes comme des « décideurs multiples » au sein d'un champ de forces géopolitiques et sociolinguistiques en constante évolution, l'article offre une perspective plus dynamique de l'espace dialectal, fondée sur un large éventail d’angles d’approche (vicariance algorithmique), sur la base d’un ensemble de traits dialectaux sélectionnés en amont par le linguiste, donc l’implication est donc importante, à la différence d’une démarche qui délèguerait à la calculabilité diasystémique et à l’ingénierie algorithmique tout le « pouvoir heuristique ». On a donc cherché à établir un équilibre dans la répartition des tâches entre le linguiste ou le dialectologue et la machine, et on s’est fait les avocats d’une dialectométrie empiriquement ancrée dans des faits de langue traçables, vérifiables et explicités en amont. À ce titre, le « gradient de gasconité » s’est avéré probant, voire exemplaire, pour des recherches futures. L'article incite à repenser la notion de dialecte sous l’angle du « fait dialectal », caractéristique de l’épochè recherchée par Jean Séguy en dialectologie générale, et à envisager les dialectes comme des éléments d'un système en constante évolution, plutôt que comme des entités statiques, ou dégradées par rapport à un patron idéal, ou à une protolangue reconstruite, ou sur la base de considérations externes (géohistoire). Cette approche offre de nouvelles perspectives pour l'analyse des dialectes dans le cadre de la dialectologie générale, et enrichit notre compréhension des dynamiques linguistiques régionales – dont l’aréologie n’est qu’un des termes définitoire. Le prochain horizon devrait intéresser par conséquent la théorie des systèmes dynamiques complexes, et faire davantage de place aux méthodes stochastiques et bayésiennes.
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Communication dans un congrès
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Comparaison de différents modèles de visualisation des données dialectométriques sur le domaine occitan
auteur
Guylaine Brun-Trigaud
article
Atelier de dialectologie française, Tokyo University of Foreign Studies, Mar 2023, Tokyo, Japon
annee_publi
2023
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Communication dans un congrès
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Nouveaux outils pour la cartographie des atlas linguistiques
auteur
Guylaine Brun-Trigaud
article
Journée d'études sur la cartographie des atlas linguistiques, Aoyama Gakuin University, Tokyo, Mar 2023, Tokyo (Japan), Japon
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2023
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titre
La variation du genre des substantifs dans les dialectes gallo-romans, d’après l’Atlas Linguistique de la France
auteur
Guylaine Brun-Trigaud
article
Journée d’études sur la variation linguistique du français contemporain, Aoyama Gakuin University, Tokyo, Mar 2023, Tokyo (Japan), Japon
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2023
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titre
Gallo-Roman Dialect Classification
auteur
Guylaine Brun-Trigaud
article
Dialectologia, 2022.2022, pp.127-154, 2023, ⟨10.1344/DIALECTOLOGIA2022.2022.5⟩
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2023
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Ce article donne un aperçu historique des classifications des dialectes gallo-romains. Les recherches les plus importantes dans le domaine de la dialectologie isoglotique qui ont considéré le gallo-roman dans sa globalité sont au nombre de quatre: Court de Gébelin (1778), Coquebert de Montbret (1812; 1831), Dauzat (1927) et Bec (1970-1971). Depuis la fin du XXe siècle, les outils informatiques ont permis à la dialectométrie (Goebl, 2002, 2003, 2012) d’offrir une vision renouvelée de la classification de toutes les langues romanes.
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N°spécial de revue/special issue
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