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Samantha HURTADO [2024 - ]

Mémoire, spatialisation et dyslexie

Sous la direction de Fabien Mathy

Cette proposition de recherche vise à explorer la relation complexe entre la spatialisation dans la mémoire, l’effet d’association spatial–positionnelle des codes de réponse (effet SPoARC), l’apprentissage répétitif Hebb et la dyslexie. La spatialisation, observée principalement chez les Occidentaux, consiste à représenter mentalement des éléments dans une séquence de gauche à droite, comme étudié dans le contexte de la mémoire de travail (Shaki & Fischer, 2009 ; van Dijck & Fias, 2011). Malgré des recherches approfondies, l’origine de cette organisation de gauche à droite reste floue (Guida et al., 2018). L’hypothèse du tableau blanc mental (Abrahamse et al., 2014) suggère un lien fort entre notre capacité à se souvenir de l’ordre des informations et notre attention à l’espace, suggérant que la mémoire de travail repose sur la création de repères de position, l’utilisation de l’attention spatiale interne et la récupération d’informations nécessaires. L’effet SPoARC illustre que les temps de réponse varient en fonction de la position de l’élément, avec des réponses plus rapides de la main gauche pour les éléments plus tôt et des réponses plus rapides de la main droite pour les éléments plus tard. En revanche, l’effet de répétition Hebb examine comment la présentation répétitive du matériel influence la consolidation spatiale de la mémoire sur des périodes prolongées (Hebb, 1961). Ce projet vise à combler le fossé entre les processus de mémoire à court et à long terme, en examinant l’évolution temporelle de l’effet SPoARC, l’impact de la dyslexie sur les processus de spatialisation et l’effet de l’apprentissage répétitif Hebb sur la spatialisation. L’étude avance l’idée que l’apprentissage répétitif Hebb contribue au processus de regroupement, modifiant l’effet de spatialisation au fil du temps. Le regroupement, observé dans la répétition d’éléments tels que l’acronyme XYZ, est exploré dans le contexte de la dyslexie, une condition neurodéveloppementale liée à des déficits de la mémoire de travail visuospatiale (Vidyasagar & Pammer, 1999). Cette connexion suscite des questions intrigantes sur le rôle potentiel de la spatialisation dans les difficultés de lecture. Les hypothèses suggèrent que l’effet SPoARC diminue au fil du temps en raison du regroupement, que la spatialisation favorise la consolidation de la mémoire à long terme, que les personnes dyslexiques présentent un déficit de spatialisation et que la gravité de la dyslexie est corrélée à un apprentissage Hebb altéré. En examinant la dyslexie, la recherche vise à élucider comment la mémoire à long terme affecte la spatialisation et à approfondir la compréhension de l’interaction entre la mémoire spatiale, les déficits phonologiques et les troubles du langage. L’objectif global est d’étudier le continuum entre les processus de mémoire à court et à long terme, offrant des éclairages sur l’adaptabilité et la persistance des représentations de la mémoire spatiale au fil du temps. Les résultats pourraient avoir des implications pour des interventions éducatives adaptées aux personnes dyslexiques et contribuer à une compréhension nuancée des facteurs multifacettes influençant les troubles du langage.

Voir en ligne : Theses.fr

publié par Pierre-Aurélien Georges - mis à jour le